En 2025, la prĂ©cision en impression 3D est devenue un enjeu majeur, particulièrement pour les utilisateurs de systèmes CoreXY qui cherchent Ă atteindre une calibration ultra-prĂ©cise Ă l’Ă©chelle du 0,05 mm. Dans un paysage oĂą les modèles Prusa, Creality, Anycubic, Bq, Flashforge, Artillery, Raise3D, Ultimaker et Zortrax cohabitent, chaque imprimante propose ses spĂ©cificitĂ©s techniques, mais la calibration reste le facteur clĂ© pour obtenir des impressions fiables et dĂ©taillĂ©es. Alors que la technologie continue d’évoluer, maĂ®triser la calibration prĂ©cise permet d’exploiter tout le potentiel des nouveaux filaments eSUN ou des avancĂ©es mĂ©caniques inhĂ©rentes aux systèmes CoreXY.
La calibration de ce type d’imprimante soulève cependant de nombreuses questions : comment obtenir une répétabilité parfaite de la position du chariot ? Quels sont les pièges à éviter concernant le réglage des moteurs, le paramétrage électronique et la gestion du mouvement complexe des axes ? Des experts et communautés en ligne s’accordent aujourd’hui sur plusieurs bonnes pratiques essentielles, alliant théorie et tests pratiques avec des modèles calibrateurs adaptés. Cette quête de l’exactitude n’est plus un luxe réservé aux industriels, mais une nécessité pour tous les utilisateurs exigeants.
Ce guide aborde les étapes incontournables et les secrets d’une calibration CoreXY réussie à 0,05 mm, afin de garantir la qualité et la précision de chaque impression. Il rassemble les dernières astuces techniques, les recommandations de marques reconnues et une méthodologie pas à pas, pour que chaque passionné puisse repousser les limites de son imprimante 3D.
Les fondements essentiels pour calibrer une imprimante CoreXY à 0,05 mm avec précision
Bien calibrer son imprimante CoreXY commence par la compréhension de sa mécanique spécifique. Contrairement aux systèmes cartésiens classiques, le CoreXY utilise deux moteurs pour actionner via des courroies croisées le chariot dans l’espace XY. Chaque mouvement latéral ou longitudinal résulte d’une combinaison des rotations simultanées de ces moteurs, ce qui impose une attention particulière lors de la calibration des moteurs et de la tension des courroies.
La prĂ©cision Ă 0,05 mm dĂ©pend notamment de deux facteurs cruciaux : l’exactitude des pas moteurs (steps per millimeter) et le parfait alignement mĂ©canique du chariot. La mĂ©thodologie se dĂ©compose gĂ©nĂ©ralement en plusieurs Ă©tapes :
- Calibrage prĂ©alable de l’extrudeur : Avant tout, la prĂ©cision de dĂ©bit du filament doit ĂŞtre validĂ©e. L’extrudeur influe directement sur la qualitĂ© dimensionnelle des pièces, il est donc nĂ©cessaire d’Ă©talonner prĂ©cisĂ©ment la quantitĂ© de filament extrudĂ©, en utilisant la moyenne du diamètre mesurĂ© sur plusieurs points du filament eSUN par exemple.
- Validation de la configuration firmware : La programmation des pas moteurs dans le micro-logiciel doit correspondre exactement aux caractéristiques physiques, notamment le pas de la vis sans fin, le nombre de dents des poulies, et les micro-pas configurés sur les drivers. Les firmwares utilisés sur les imprimantes CoreXY modernes comme celles basées sur des cartes du type Duet, bénéficient souvent de fonctions calibrations avancées.
- RĂ©glage mĂ©ticuleux des courroies : La tension des courroies est un point critique. Des courroies trop lâches engendrent des imprĂ©cisions, alors qu’une tension excessive peut user prĂ©maturĂ©ment les engrenages et conduira Ă des vibrations nĂ©fastes. Cette Ă©tape inclut des tests avec des mouvements programmĂ©s dans le firmware pour observer tout dĂ©calage potentiel.
- Mesure précise avec des objets calibrateurs : Pour s’assurer de la bonne calibration sur le plan XY, il est recommandé d’imprimer des cubes de calibration volumineux de 100 mm de côté. Ces cubes permettent de mesurer avec des outils de métrologie simples ou plus avancés, et ainsi d’ajuster les paramètres steps per millimeter de manière fiable.
- Gestion des axes Z : Les imprimantes CoreXY peuvent utiliser des systèmes divers : vis à billes classiques, entraînements à courroie ou même systèmes cantilever. Il est important de ne pas sous-estimer la stabilité verticale et de préférer un axe Z mono-moteur couplé par courroies sur plusieurs vis, évitant ainsi les décalages et désalignements souvent observés sur les systèmes à moteurs doubles non synchronisés.
Cette base méthodologique, combinée avec un paramétrage fin des drivers – par exemple ceux intégrés sur les cartes équipant les imprimantes Artillery ou Raise3D –, est capitale pour atteindre le seuil des 0,05 mm.
Réglage des moteurs pas à pas et des drivers pour une performance optimale en CoreXY
Le rôle des moteurs pas à pas dans une imprimante CoreXY est déterminant : ils gèrent la complexité des mouvements selon des rotations coordonnées, ce qui demande une puissance, une précision de commande, et une réponse sans faille. Le calibrage de leur courant de pilotage via les drivers électroniques conditionne leur couple, la qualité du déplacement et limite la surchauffe.
Voici les étapes clés pour réussir ce réglage :
- Identification des moteurs : La plupart des imprimantes telles que les Prusa ou Flashforge utilisent des moteurs NEMA 17 avec des caractéristiques précises. Par exemple, le modèle 42SHD0034-20B fonctionne à 1.0 A nominal, essentiel pour choisir la bonne valeur de courant.
- Calcul du courant nominal (I_nom) : Pour protéger les moteurs et optimiser leurs performances, le courant maximal spécifié doit être converti à l’aide des formules liées aux drivers (A4988, DRV8825, TMC2209). Par exemple, sur un A4988 avec Rsense = 0,05 Ω, on utilise la formule Vref = I_nom × 8 × R_sense pour ajuster la tension de référence.
- RĂ©glage du potentiomètre Vref : Avec l’imprimante hors tension et moteurs dĂ©connectĂ©s, le technicien mesure la tension entre la masse (GND) et le potentiomètre du driver Ă l’aide d’un voltmètre et ajuste Ă la valeur calculĂ©e. Ce rĂ©glage doit ĂŞtre rĂ©pĂ©tĂ©e pour chaque moteur impliquĂ© dans l’axe XY.
- Contrôle de la température des drivers : Les drivers doivent être équipés de dissipateurs et idéalement refroidis par flux d’air pour éviter la surchauffe, surtout aux réglages proches des courants maximaux. Cela sécurise le fonctionnement continu et évite les désengagements ou pertes de pas.
- Validation finale par des tests pratiques : Un mouvement fluide sans vibration ni accroc, associé à une mesure précise des déplacements, confirme le réglage optimal.
Ce réglage précis, indispensable pour des marques comme Ultimaker, Zortrax ou BQ, évite les défauts tels que les couches décalées, les sur- ou sous-extrusions localisées et garantit des impressions régulières et nettes aux cotes voulues, même en couches fines allant jusqu’à 0,05 mm.
Techniques avancées de calibration géométrique pour assurer orthogonalité et répétabilité
La gĂ©omĂ©trie de la machine CoreXY est complexe Ă calibrer du fait de l’interconnexion des moteurs. La bonne orthogonalitĂ© des axes XY et la gestion correcte de l’axe Z sont indispensables pour obtenir des impressions prĂ©cises.
Plusieurs techniques permettent d’optimiser la précision géométrique :
- Utilisation d’objets calibrateurs volumineux : Imprimer un cube de calibration de 100 mm minimum facilite la mesure dimensionnelle avec un pied à coulisse ou un scanner 3D. Cela réduit l’impact relatif des erreurs de mesure et fournit des données fiables.
- Correction des steps per millimeter : En mesurant précisément les dimensions du cube, il est possible de recalculer les pas par millimètre du firmware, améliorant la précision dans chaque axe selon la formule : nouveau_steps = (dimension_attendue / dimension_mesurée) × steps_actuels.
- RĂ©glage de l’orthogonalitĂ© : L’alignement parfait des axes Ă©vite la dĂ©formation en trapèze des pièces. Cet ajustement peut ĂŞtre fait en modifiant mĂ©caniquement les supports ou Ă l’aide d’une feuille de calibration dĂ©diĂ©e ou mĂŞme par logiciel.
- Test de superposition multiple : Réaliser des impressions répétées d’une même pièce sans déplacement entre chaque couche ou avec des décalages contrôlés pour détecter des mouvements parasites ou jeux mécaniques.
- Gestion de la stabilitĂ© de l’axe Z : PrĂ©fĂ©rer un système mono-moteur couplĂ© par courroie Ă plusieurs vis pour assurer une montĂ©e/descente uniforme du plateau, Ă©vitant ainsi les dĂ©calages d’épaisseur indĂ©sirables.
Ces techniques, souvent utilisées par les utilisateurs avancés de Raise3D ou Artillery, permettent de rapprocher la machine du standard industriel de précision, désormais accessible aux passionnés prudents et méthodiques.
Gestion pratique de la tension des courroies et ses implications sur la précision à 0,05 mm
La tension des courroies d’un CoreXY est un facteur souvent sous-estimé, pourtant fondamental pour garantir la précision de l’impression. Une tension inadéquate peut générer des problèmes mécaniques très visibles :
- Courroies trop lâches : provoquent des retards dans les mouvements du chariot, des vibrations et des déviations du tracé d’impression, rendant impossible une précision à 0,05 mm.
- Courroies excessivement tendues : engendrent une surconsommation des moteurs, un usure prématurée des pignons et des roulements, créant à terme des incertitudes dans la reproduction des mouvements.
- Déséquilibre entre les deux courroies : un écart de tension entre les deux courroies responsables des axes X et Y peut induire un mouvement parasite croisé, typique des problèmes signalés par les utilisateurs de CoreXY.
La procédure optimale consiste à :
- Effectuer un réglage de pré-tension lors de l’installation initiale en s’appuyant sur des sensations mécaniques et outils dédiés comme des tensiomètres.
- Programmer des tests de déplacement dans le firmware, en observant les retours et les mouvements réels sur l’axe XY.
- Ajuster finement la tension en fonction des résultats d’impression et redondance mécanique observée, jusqu’à obtenir un retour strictement conforme aux consignes données par le logiciel.
- Recommencer la procédure régulièrement, car la tension peut évoluer pendant la durée de vie des pièces – ceci est particulièrement important avec des imprimantes comme les CoreXY évoluées de Flashforge et Bq.
Ce soin apporté à la tension permet de sécuriser la haute résolution, la répétabilité des couches et la durabilité mécanique de l’ensemble.
Étapes pratiques pour mettre en œuvre une calibration CoreXY réussie à 0,05 mm
Pour les utilisateurs souhaitant maîtriser totalement la précision de leur imprimante CoreXY, il est fondamental de suivre un protocole complet :
- Préparation matérielle : Assurez-vous d’avoir sous la main un pied à coulisse précis, un voltmètre calibré, ainsi que des outils de réglage (tournevis isolé, clés Allen). Un environnement propre et une gestion de la température ambiante stable sont également essentiels.
- Calibration extrudeur : Mesurer précisément la quantité de filament extrudé pour éviter que les variations n’affectent les dimensions finales. Utilisez un filament de qualité comme les références eSUN, en mesurant à plusieurs endroits pour établir une moyenne fiable de diamètre.
- Réglage des drivers : Effectuer les calculs pour ajuster la tension Vref de chaque driver comme présenté précédemment, en adaptant aux spécificités du moteur installé (ex. 1,0 A pour les moteurs de Flashforge, 1,5 A en moyenne pour des extrudeurs CoreXY classiques).
- Tests d’impression et mesure : Imprimer un cube de calibration de grande taille (minimum 100 mm de côté). Mesurer chaque face après refroidissement pour ajuster le firmware et corriger les steps per millimeter de chaque axe.
- Réglages finaux mécaniques : Vérifier régulièrement la tension des courroies, l’orthogonalité des axes, et l’alignement du plateau. Stabiliser l’axe Z selon le type de mécanisme utilisé.
En suivant ce protocole complet, les performances de votre imprimante CoreXY – que ce soit un modèle Artillery, Raise3D ou même Ultimaker – s’amélioreront nettement, atteignant la précision de 0,05 mm tant recherchée.
Pour approfondir et trouver toutes les ressources nécessaires, notamment des fichiers d’impression calibrateurs et recommandations spécifiques, je vous invite à consulter ce guide complet dédié à la calibration CoreXY à 0,05 mm ainsi que son explication plus détaillée sur l’importance de cette calibration.
FAQ – Questions fréquentes sur la calibration d’une imprimante CoreXY ultra-précise
- Pourquoi privilégier l’utilisation de motorisation z mono-moteur avec courroie plutôt que deux moteurs distincts ?
Les deux moteurs Z peuvent se désynchroniser pendant les cycles de mise sous tension, provoquant une perte d’alignement mécanique. Un entraînement mono-moteur couplé par courroies évite ce problème de désynchronisation et garantit une meilleure stabilité verticale. - Est-il indispensable d’ajuster les steps/mm pour chaque nouveau filament ?
Non. Contrairement aux idées reçues, la calibration ne dépend pas du filament pour les dimensions XYZ, car la contraction plastique se manifeste au moment du dépôt. Cependant, le débit effectif d’extrusion doit être renseigné selon le matériau et la marque, par exemple avec des filaments eSUN connus pour leur constance. - Quelle est la pertinence d’imprimer des cubes calibrateurs de grande taille ?
Imprimer de grands objets réduit l’erreur relative dans les mesures. Cela permet d’affiner plus justement les valeurs de calibration des axes et d’atténuer l’impact des imprécisions des instruments de mesure. - Comment vérifier la tension adéquate des courroies ?
Utilisez un tensiomètre dédié lorsque possible, sinon testez le serrage à l’oreille et au toucher. La courroie doit être tendue suffisamment pour ne pas fléchir, mais sans forcer excessivement au risque d’endommager l’ensemble. - Quels outils sont recommandés pour assurer un bon calibrage ?
À minima, un pied à coulisse digital précis, un voltmètre, un tournevis isolé pour régler les drivers, ainsi qu’un tensiomètre pour la tension des courroies. Un bon environnement stable en température est aussi primordial.